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Paris et Ile-de-France























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LA VIE CULTURELLE EN ILE-DE-FRANCE PENDANT LA GRANDE GUERRE (mémoires publiés par la Fédération des Sociétés Historiques et Archéologiques de Paris et de l'Ile-de- France. Tome 67. 2016).

par Odile Loeuillet

Qui, parmi nous, n'a, dans son histoire familiale, la présence d'un aïeul ayant participé à la Grande Guerre. Si c'est le cas, vous ne pourrez qu'être saisis et touchés par ces tableaux de la vie culturelle pendant la Grande Guerre, que nous offre ce volume, tableaux qui témoignent d'un mouvement général d'« Union Sacrée » et de patriotisme, et parmi lesquels vous pourrez picorer à votre guise, et selon vos goûts : littérature, spectacles, musique, journaux.
Voici Charles Péguy, patriote héroïque, qui meurt d'une balle en plein front, dès 1914, ou Maurice Genevoix, qui survécut à la guerre, mais dont les récits ont été hantés par celle-ci.

Voici Claude Monet et Auguste Rodin, qui, trop âgés pour partir au front, s'engagent à travers la donation de leurs œuvres. Alors que certains artistes, pacifistes, s'opposent à la guerre, initient le mouvement DADA, et veulent reconstruire la littérature sur les ruines du roman, du réalisme, de la poésie de guerre, pour explorer les territoires de l'inconscient, des peintres partent en « mission » aux armées et rapportent des œuvres témoignant des combats. D'autres mettent leur imagination au service du « camouflage », tels les artistes cubistes, dont Jacques Villon, de Puteaux.
Et les théâtres : une fermeture leur est imposée dès août 1914. Puis ils reprennent, petit à petit, leurs activités, en dépit de nombreuses contraintes : financières, matérielles, censure. On organise des soirées de galas, et des représentations au profit d'œuvres liées à la guerre. On présente des œuvres qui exaltent le devoir, l'honneur, le courage. Des comédiens entament des déclarations patriotiques au cours d'intermèdes.
Quant à l'information, face à ce nouveau type de guerre « la guerre totale », militaire, idéologique, économique, elle adhère à l'union sacrée et au patriotisme ambiant : journalistes, photographes, cinéastes suivent les armées et partagent la vie des soldats : ce sont les « embedded ». Et la presse tient une place de choix dans la guerre de propagande, qui pousse à la « Revanche ».
« La Revanche » : la chanson, qui s'épanouit durant ces 4 années de guerre, en particulier grâce à l'essor de l'industrie du disque, la glorifie, et, soumise, comme la presse, à la censure, elle devient un instrument de propagande destiné à donner une image édifiante et belliqueuse du combattant, et à maintenir l'union nationale.
Bienvenue, donc, sur les chemins de la vie culturelle durant la Grande Guerre, dont vous pourrez découvrir mille autres détails passionnants, que le format d'une lettre ne me permet pas de citer.



O.L 03/2025